L'Atari 2600 est l'une des premières consoles de jeux vidéo à avoir réellement lancé le succès auprès du grand public de ce nouveau moyen de divertissement. Malgré sa très faible puissance et son nombre de couleurs très bas, la belle s'est tout de même vendue à 30 millions d'unités et on peut noter des succès records (Pac-Man, Pitfall!, Asteroids et Missile Command), mais aussi de bouses sans nom comme l'incontournable E.T. L'extraterrestre.
Le jeu dont nous allons parler aujourd'hui, Adventure, a littéralement marqué un tournant majeur dans le secteur du jeu vidéo, puisqu'il s'agit d'un des tous premiers jeux d'aventure non-textuel. Bien que ses graphismes soient minimalistes à souhait, le joueur avait pour une fois des images à se mettre sous la dent, et c'est réellement un pas, voire un bond, que le jeu vidéo a franchi à la sortie de ce jeu, qui a ouvert la porte au jeu d'aventure élaboré d'aujourd'hui. Petite note au passage : sachez qu'Adventure ne tenait que sur 4 Ko, soit l'équivalent de cette image :
Mais saviez-vous qu'Adventure cache l'un des easter eggs les plus marquants ? Voire même l'un des premiers easter eggs vidéo-ludiques ? Si non, venez le découvrir sur ce nouveau numéro de l'ICJV !
Replaçons-nous dans le contexte : Atari interdisant alors à l'époque que les concepteurs de ses jeux se créditent, un designer dénommé Warren Robinett en eut un jour assez de servir dans la production de jeux anonymement et décida de trouver un moyen de créditer son nom "secrètement" et "discrètement". C'est alors que, en plein développement d'Adventure, il eut la bonne idée de cacher son nom dans une pièce ne pouvant être accédée qu'à l'aide d'une clé spéciale, baptisée "The Gray Dot". Et cette dernière porte bien son nom puisqu'elle ne mesure qu'un petit pixel et est quasiment invisible.
Bien évidemment, la clé ne fut pas trouvée lors des tests du jeu effectués par Atari avant sa publication, et ce n'est qu'un long moment après sa sortie qu'un adolescent de 15 ans de Salt Lake City contacta l'entreprise et décrivit sa découverte. La manœuvre pour arriver à l'obtenir étant très complexe et les Easter Eggs n'existant pratiquement pas à l'époque, on peut comprendre pourquoi autant de temps s'est écoulé avant que ce secret ne soit révélé, bien qu'il se communiquait déjà de bouche à oreille dans les cours de récré.
En niveau de difficulté 2 ou 3, dans les catacombes du château noir, la clé est en fait encastrée dans le mur du bas d'une chambre accessible uniquement via le pont, et se confond avec le mur puisqu'il est de même couleur que celui-ci. Il suffit de s'y coller et le "Dot" était ramassé, ouvrant ainsi l'accès à une salle où l'on peut admirer un "Created by Warren Robinett" clignotant. Mais regardez plutôt par vous-même les manips à réaliser :
Lorsqu'Atari pris connaissance de ce crédit caché, il était déjà trop tard : Robinett avait quitté l'entreprise et le jeu s'était déjà vendu comme de petits pains. Il envoya toutefois des codeurs pour trouver une solution à cela, mais finit par laisser tomber, en surnommant finalement ce petit secret en "œuf de Pâques". Et vu la dévotion grandissante qu'eut le public pour ce petit crédit caché, Atari changea carrément de veste en annonçant un peu plus tard qu'ils referaient des "œufs de Pâques" du même genre dans leurs futurs jeux... C'est pourquoi on parle aujourd'hui de Easter Eggs. Vous savez tout !
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